gigi

« J’ai ouvert la porte et j’ai vu ce que d’autres n’ont pas vu… un nouveau chemin pour ma foi »

Petite,  j’ai  toujours cru en Dieu, en Jésus, en Marie… J’ai toujours ressenti « Dieu » dans mon cœur. Lorsqu’il pleuvait, je regardais par la fenêtre et je m’imaginais qu’IL nettoyait toutes les bêtises des Hommes. Après cela j’avais l’impression de retrouver les rues « débarrassées de toutes souillures ».

Lorsque j’avais des problèmes « dits féminins, je m’adressais à Marie. Lorsque j’avais des soucis plus généraux je m’adressais à Jésus. Ainsi, Jésus était mon créateur. Je lui parlais souvent surtout lorsque je vivais une situation qui me paraissait injuste.

J’ai fréquenté  le cours de religion « catholique » malgré mon appartenance à l’orthodoxie par ma nationalité grecque. A mon époque les cours de religion « orthodoxe » n’étaient pas proposés dans mon établissement scolaire.

Durant les cours de religion, je regardais souvent par la fenêtre, pendant que la prof nous racontait la vie de Jésus. Ce moyen me permettait de m’évader, de m’extraire de cette vie avec dans mon cœur un sentiment d’amour et de liberté. Jésus était présent tout autour de moi. En  contemplant  le ciel, je pouvais ainsi ressentir son immensité et cela me procurait une sensation de  liberté et d’amour.

J’avais la foi en Dieu, j’étais en paix avec moi-même.

Et pourtant…

Un jour en discutant avec un ami, il m’annonça que le paradis ne sera habité que par les « musulmans »… POURQUOI … ? CE N’EST PAS JUSTE : Moi aussi je crois en Dieu, je voulais être parmi les « aimées, les protégées, les meilleures … »

Ce fut le croisement de ma route entre «l’orthodoxie et l’islâm ». « J’ai ouvert la porte et j’ai trouvé un nouveau chemin pour ma foi… »

Durant mon cheminement l’idée de devoir croire en la trinité devenait pour moi source de questionnement : Pourquoi Jésus représente-il à la fois le Père, le Fils  et le Saint Esprit ?

Sachez-le «  Il suffit de vous poser la question et comme par miracle la magie opère… Le chemin s’éclairci, les rencontres surgissent. »

J’allais enfin avoir une réponse. Alors que je fréquentais vers 18 ans  un jeune homme de nationalité belge de confession catholique, il décida de suivre le cours de religion islamiques tout simplement parce que ses copains lui ont dit que le prof était sympa. Curieux, il suivit ce cours un an, il était en 6^ème année secondaire. C’est le début de notre belle aventure. Nos échanges sur le cours de religion islamique allaient sans le savoir aboutir à une rébellion profonde au niveau de notre foi et de notre cheminement spirituel.

J’ai vu une vérité, ma vérité… un nouveau sens à ma vie… : introduire dans chaque geste la notion de « l’UNICITE DE DIEU » et découvrir également un nouveau Prophète appelé « Mohammed » qui reconnaissait  Jésus, Moise, Abraham et encore d’autres prophètes et qui par le Coran nous rappelait toute l’histoire de l’humanité, ce pourquoi nous avons été créé… ADORER DIEU, ORDONNER LE CONVENABLE ET INTERDIR LE BLAMABLE.

Nous commencions à lire le Coran et à le découvrir.  Ce livre par lequel Dieu s’adresse à toi « l’humain » en utilisant le « Nous » POUR PARLER EN SON NOM.

Ce livre qui tout au long de ma lecture m’apprendra que d’autres Messagers ont été envoyés sur terre pour nous rappeler l’UNICITE DE DIEU…  C’était une évidence, l’islam venait clôturer le message Divin et rappeler à l’humanité entière « qu’il n’y a  qu’Un Seul Dieu  et que Mohammed est Son prophète ».

Je pris conscience de l’existence du Dieu UNIQUE, et ma relation avec Jésus se transforma. Il était rangé aux mêmes titres que les autres : « avec une place particulière comme nous l’apprend le coran. Aimé d’ALLAH avec ses bonnes actions, ses bonnes paroles et son bon comportement.

Mais comment faire ? Comment vivre sa foi tout en étant dans une famille qui de toute évidence allait me freiner dans mon envol ? Pour mes parents épouser un « arabe ou un turc » n’était pas concevable. Plus tard j’ai compris que ce n’était pas la nationalité qu’ils fuyaient mais ce qu’il représentait : la religion musulmane.

Je pris mon courage à deux mains pour affronter ma famille, mes amis et tout mon entourage.  Je ne pouvais plus vivre dans le mensonge. Je ne voulais plus faire semblant. Chaque geste du quotidien comme acheter de la nourriture halal, choisir des vêtements plus amples, être invitée par la famille et devoir justifier pourquoi je ne buvais pas d’alcool devenait problématique.

Je n’étais plus moi-même. Je voulais juste qu’on m’accepte avec ma nouvelle croyance avec ma nouvelle façon de m’habiller, de manger… j’aspirais à autre chose. Rester dans cet environnement m’étouffait.

Ce fut un long chemin tant au niveau de ma foi, qu’au niveau de mes relations avec mes parents ainsi que le reste de ma famille. Le regard des gens, le qu’en dira-t-on pesaient sur leur cœur. C’était le début de mon hégire. Il a fallu que je parte de chez moi avec mon compagnon pour vivre ma foi.

Tout au long de notre  parcours à la recherche du Divin, Le  Créateur ne nous a jamais abandonné.

Nous nous sommes convertis ensemble et nous nous sommes mariés. C’est avec ce jeune homme belge qu’aujourd’hui  nous partageons nos réflexions, notre croyance, nos valeurs humaines.

Nous avons eu 2 garçons et actuellement un petit fils. En 1999, nous avons accompli notre 5^ème pilier : notre voyage à la Mecque. Ce fut une très belle expérience où j’ai retrouvé  mon Créateur à travers les rites du pèlerinage mais j’ai surtout marché dans les pas de notre Prophète Mohammed bien aimé (psl).

Tout au long de mes rencontres, de mes lectures, je vais découvrir l’importance du fiqh, des hadiths,  l’importance de connaître la vie de notre Prophète Mohammed (psl) bien aimé  pour me rapprocher de Dieu. Car la Sunna est importante me dit-on et que sans la Sunna nous ne pouvons pas pratiquer l’islam.

La pratique est une étape, mais qu’en est-il de la croyance en un Dieu Unique ? Comment pratiquer si vous n’êtes pas convaincu de l’existence de Dieu ? Il ne suffit pas de naître dans une famille croyante pour être croyant ? Chaque individu a le droit et le choix de se poser des questions et de chercher la voie qui mène au Créateur.

Regardez la nature autour de vous, prenez le temps d’observer le miracle de la vie pour prendre conscience que nous sommes infiniment « petits » et que Lui notre Créateur, le Sublime, l’Omniscient, l’Omnipotent et le Miséricordieux est tout simplement le Maitre du monde.

Aujourd’hui nous avons 50 ans tous les deux. Nous continuons à chercher, à comprendre et à méditer le message profond du Créateur.

Ma relation avec mon Créateur, ne se limite pas à des « bons points » ou « des mauvais points ».

Aujourd’hui, si je devais dire « mais qui est DIEU » ? Je dirai que Dieu est dans chaque personne, dans chaque animal, dans chaque végétal. Il est partout où il y a respect, amour, entre-aide, patience, pardon, courage, effort et droiture… et tout ce qu’on peut ressentir lorsqu’on ferme les yeux et on pense à Lui. IL EST L’UNIQUE, LE TOUT PUISSANT, LE TOUT MISERICORDIEUX, LE DOUX, LE BON….

Quant au paradis et à l’enfer, aux récompenses et aux punitions cela Lui appartient, car Il connaît tout ce qui se cache en nous et tout ce qui est visible.

Par le comportement et les paroles du Prophète Mohammed (psl)  et des autres prophètes, et par la rencontre de l’islam, j’ai appris à aimer l’humain avec ses qualités et ses faiblesses.

J’essaye d’être un exemple d’abord et demande à notre Créateur le Tout Puissant la guidance et le pardon pour toute l’humanité.

Gigi – sepembre 2020