Details
Prénom: Denis
Nom: Toisoul
Naissance: 1978
Conversion: 2006
Allah : découverte de ma foi
Au nom de Dieu le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux…
Ceci est l’extraordinaire récit d’un jeune Belge d’origine belge et de parents blanc-bleu-belge. C’est l’histoire d’une découverte personnelle, d’une libération et d’un choix de Vie. L’aventure d’une évolution spirituelle guidée par l’Adoration…
Ma Mère ainsi que mes proches m’appellent Denis, mon Père m’appelle Bonhomet, mes grands Frère et Sœur m’appellent Petit Pète, tous les enfants m’appellent Tonton, mes frères et sœurs de Foi m’appellent Hakîm et moi je ne m’appelle pas car ça sonne toujours occupé… J’ai 33 ans comme Jésus (que Dieu l’agrée), je suis chauffeur-livreur de formation, grand amateur de sport, amoureux de la nature et m’attèle d’ailleurs à obtenir mes brevets de moniteur d’escalade et de canyoning…
Mis au monde à Namur dans un milieu mixé entre le catholicisme et l’athéisme dans une société de culture judéo-chrétienne, qu’est-ce qui a bien pu me passer par la tête? Ayant vécu toute ma vie à Bruxelles et son caractère polyculturel, provenant d’une famille de classe moyenne et étant de caractère très social (j’avais déjà des amis de toutes origines) c’est tout naturellement que j’ai dès mon plus jeune âge été en contact avec des musulmans. Ne fusse que dans mon entourage scolaire, mes activités extrascolaires et mes déplacements citadins. Cela a probablement influencé mon choix lorsque lors de ma rentrée en humanités supérieures, suite aux bons conseils de mon Père et à ma curiosité illimitée, j’ai suivi les cours de religion islamique. Mon Père m’avait judicieusement recommandé de suivre successivement chaque cours de religion proposé par l’enseignement afin de nourrir une certaine culture philosophique et ouverture d’esprit. Donc après avoir suivi la religion catholique en Primaire, le cours de morale laïque en secondaire inférieur, et été refusé par le professeur de religion judaïque, j’ai poursuivi trois années durant le cours de religion islamique en secondaire supérieur. J’y ai acquis une connaissance contextuelle, une vision véridique et réaliste de la culture islamique dans son ensemble. Bien que les années qui ont suivies j’ai continué à m’informer par le biais de lectures diverses dans le domaine, mon intérêt à l’époque était purement philosophique et social. Principes de l’islam avec lesquelles j’étais intimement en accord. Mais en tant qu’intellectuel et scientifique en herbe je n’acceptais aucunement le concept de Dieu tel qu’il m’avait toujours été présenté, quelle que soit la confession de l’interlocuteur. C’est lors de ma remise en question amenée par un parcours universitaire chaotique que je me suis mis face à des interrogations existentielles : d’où je viens, quelle est ma raison d’être et où je vais ? Ne trouvant pas de réponses satisfaisantes dans mon absolue certitude scientifique, et ma maigre bibliothèque n’étant composée que de quelques manuels techniques et un lot de petits bouquins sur l’Islam, offerts par un ami en flirte avec une demoiselle des sables, c’est inconsciemment que mon intérêt s’est ouvert et dirigé vers l’aspect divin du Message.
Suite à la lecture de la Sîra (biographie) « Muhammad, vie du Prophète » de Tariq Ramadan j’ai ressenti un sentiment intense d’adhésion aux principes et valeurs philosophique de l’islam et de cet homme d’exception, en qui j’ai perçu une définition concrète de la personne que je souhaitais devenir. Je me suis donc considéré comme Mahométan, dans un premier temps.
Après une approche plus approfondie découlant de la succession de plusieurs livres très enrichissantes telles que, « El Qur’an – le Miracle Ultime » de Ahmed Deedat, « Ceci est la vérité, les hommes de sciences face au coran » et une série de livres sur les sciences au service de l’Islam et le chiffrement du Coran, j’y ai trouvé les réponses à mes questions et en ai conclu que le Coran ne pouvait être une œuvre humaine dans son essence. J’ai dès lors eu la conviction que le Coran était un Guide Universel de nature Divine. C’est tout aussi simplement et intrinsèquement que je me suis découvert croyant. Mais c’est réellement au moment de poser pour la première fois mon front sur le sol, les yeux grands ouverts sur ce flou qui reflète l’âme que j’ai senti un apaisement ultime, telle une modification de l’apesanteur atmosphérique, une mise au diapason de mon être avec son environnement, que je me suis laissé imprégner par ce sentiment absolu d’humilité, et me suis définit comme soumis à la bienveillance de Dieu, Musulman (2003)…
Bien que ce fut pour moi une véritable libération, je n’ai point été épris d’un besoin de reconnaissance de quiconque. C’est pourquoi ce n’est que deux ou trois ans plus tard, lorsque j’ai été informé du fait qu’il fallait être officiellement musulman pour pouvoir entrer à la Mecque que je me suis converti (ndlr : je n’aime pas ce mot) administrativement au Centre Islamique à l’âge de 28 ans (2006).
Mes infimes relations parmi la communauté musulmane étant plus de confessions culturelles que cultuelles et un premier contact catastrophique avec un Imam ont fait de la mise en place de mes pratiques religieuses un exercice difficile par manque d’explications, de soutien et de motivations. Ce qui fut décisif dans l’établissement de mes devoirs dogmatiques et dans ce que j’appellerais la naissance du partage de ma foi avec le reste de la communauté musulmane est ma rencontre avec frère Nick Deknudt (que Dieu le bénisse ainsi que ses femmes) un vendredi à la Mosquée, une des rares fois où je m’y étais présenté jusque-là… al Hamdulillah (louange à Dieu). Paradoxalement, ayant tous deux vécus une démarche spirituelle totalement opposée puisque lui a embrassé l’islam suite à une expérience mystique, c’était la première fois depuis mon soulagement spirituel que j’entendais un discours qui me correspondait à la perfection. Nous sommes sur la même longueur d’onde : nous comprenons nos envies et nos peurs, nous respectons nos forces et nos faiblesses, nous nous motivons et ce sans même avoir recourt à la parole. Depuis on ne se lâche plus comme des ‘TWINS’ muslims (cfr le film).
C’est avec beaucoup d’enthousiasme que j’ai rejoint l’association « euroislam » qu’il venait de fonder avec le frère Michel D. peu de temps avant. C’est avec celle-ci et la grâce de Dieu que IPC (the Islamic Presentation Cometee, au Koweit) par l’intermédiaire de NEMA (the Native European Muslims Assembly, aux Royaumes Unis) nous a offert l’opportunité de représenter ‘les nouveaux musulmans de Belgique’ lors d’un séminaire de deux semaines au Koweït (2010). Nous y avons reçus un enseignement précieux de la part de professeurs et lecteurs internationaux de renom basé sur un programme aussi divers que la théologie, le licite et l’illicite (halal & haram), le travail de prêche (dawa), le leadership, l’effort d’interprétation (ijtihâd), et autres bienfaits. Mise à part à mon Paternel et quelques proches amis déjà au courant, c’est en la circonstance de ce premier voyage au Moyen-Orient que j’ai fait l’annonce de ma conversion (ndlr : je ne sais pas si je l’ai déjà dit mais je n’aime pas ce mot). Soit 4 ans après son officialisation et 7 après sa reconnaissance. L’attente d’une telle occasion pour faire mon coming-out est due à ma connaissance, en tout état de cause, de la position résolument athéiste du reste de ma famille et je préférais être armé d’arguments le jour-j afin d’exprimer aux mieux mes convictions. C’est donc avec sagesse et pour maturation que j’ai patienté. De manière très attendue les femmes de la famille ont eu une première réaction de peur et d’incompréhension. Mon retour en entier du Koweït, la constatation de l’amélioration de mon comportement depuis ma conversion (ndlr : Rrr…) et le fait d’éviter de me promener avec une ceinture de dynamite et une barbe de quatre ans ont participé à un premier apaisement. Mon grand Frère lui a plus eu une réaction de protecteur face à l’adhésion de son petit Frère à quelque chose d’inconnu pour lui. Toutes ces réactions sont des plus légitimes. Et j’ai réussi à leur exprimer ma filiation à l’islam sans même aborder le sujet de Dieu, ce qui est plus judicieux lorsque l’on s’adresse à une personne qui n’est pas prête à en comprendre les fondements. Le temps, la patience et la tolérance sont nos alliés, que Dieu nous guide…
Nous avons également partagé, à nouveau avec l’association NEMA, un voyage familial aux enseignements culturels et historiques de cinq jours au milieu des vestiges d’une Europe musulmane en Andalousie (Espagne). Nos liens internationaux ne faisant que se renforcer, NEMA nous a fait l’impensable surprise, qui fut pour moi l’étape ultime de ma démarche de soumission et d’adoration de Dieu, de nous inviter, en l’an de grâce 1432 AH, à accomplir le Hajj : le Pèlerinage à la Mecque (en Arabie Saoudite), cinquième pilier de l’Islam… Allah Akbar (Dieu est Grand). Une expérience de vie dont on ne peut revenir que changé (si toutefois on le fait avec la bonne intention). Une grande aventure à la découverte de notre communauté universelle. Un lâcher-prise absolu de nos convictions matérialistes. Une communion Divine avec notre Enseigneur. Des enrichissements spirituels, historiques, sociaux, physiques et éducatifs insoupçonnables…
Je crois pouvoir dire que je suis à l’orée de mon éveil actif… Car il ne suffit pas d’avoir foi ; il faut encore le dire et l’appliquer dans l’instant présent. Je suis dans une gare d’adoration, de la coupole émane la réflexion. Je peux apercevoir les rails du droit chemin. A moi de l’emprunter au Nom de Dieu (Fisabillillah). C’est un choix de Vie…
Depuis plusieurs mois maintenant, en juxtaposition à mes activités de moniteur d’escalade et de membre actif de notre association, je suis des cours de religion afin de me faire un rappel et d’améliorer mes connaissances en la matière, et je suis aux prémices de mon apprentissage de la langue arabe : j’arrive à lire et à écrire mais je ne comprends rien à tout ce salamalek… si Dieu le veut (insh Allah) ça viendra…
Si j’ai décidé d’offrir à tout un chacun l’opportunité de partager ma découverte c’est pour les mêmes raisons que la fondation de notre association : malheureusement les débuts du parcours d’un nouveau musulman sont trop souvent parsemés d’embuches et d’hameçons, encerclés d’incompréhensions de tous bords, voire de haine, et armés de solitude. C’est pourquoi l’exclamation de notre présence, l’entre-aide et le réconfort mutuel sont les devoirs de tous musulmans dignes de Foi… La connaissance alimente l’esprit, la pratique nourrit le cœur. J’espère que cette anecdote dans l’Histoire de l’Islam vous aura été agréable, enrichissante, apaisante, utile et/ ou divertissante… Que Dieu accepte vos invocations et vous éclaire…
Denis Toisoul – 2010