noémie

Salam alaykoum,

Tout d’abord je suis née en 1991 et je me suis reconvertie le 19 août 2009, 2 jours environs avant le Ramadan. Je m’appelle Noémie et j’ai choisis le prénom Zaynab à ma reconversion.

Alors moi c’est particulier car je me suis intéressée à l’Islam mais j’ai pris 3 ans avant de faire la chahada (la profession de foi). J’avais 15 ans quand j’ai entendu parler de l’Islam et j’ai donc pris le temps, je voulais être convaincue à 100%.

Pour commencer, mes parents sont athées, ils ne veulent pas parler de religion. Pour eux, c’est n’importe quoi. Mon père est très fermé sur ces idées. Par contre, j’ai été baptisée tout comme mes 2 sœurs.

Étant enfant j’avais un caractère très dure, mes parents me disent souvent que des 3, je suis celle qui ne se laissait pas faire et qui avait la tête dur : si j’avais une idée en tête, impossible de me l’enlever.

Depuis mon enfance je me suis toujours posée des questions sur la religion. Je suis la seule de ma famille d’ailleurs à avoir suivi les cours de religion catholique le dimanche afin de faire ma petite communion. Mes parents m’ont laissé faire même si pour eux c’était bizarre, vu qu’ils ne sont pas croyants. Par la suite, je n’ai pas fait la grande communion car j’en ai eu marre d’aller au cours de religion catholique. Je n’étais plus convaincue par ce qui y était dit.

Durant mon adolescence, je ne restais pas beaucoup avec ma famille. J’écoutais la musique du matin au soir. J’allais à l’école et après l’école je restais avec des amies dehors. Je rentrais après l’heure du repas, et ainsi je mangeais tranquillement toute seule et puis j’allais dans ma chambre. Mes rapports avec mes parents étaient tendus.

À 15 ans, en arrivant en 3ème secondaire je ne connaissais qu’une seule personne dans ma classe, une amie d’enfance. Au début je restais donc avec elle et petit à petit nous sommes devenues un petit groupe de filles. Mais je ne me sentais pas à ma place dans ce groupe ou les discussions étaient basées sur la mode, les garçons, etc.

Petit à petit je suis allée vers une fille, turque, que je connaissais un peu, et j’ai commencé à rester avec elle et son groupe d’amies. C’est étonnant quand j’y repense car je me sentais bien avec ce groupe pourtant j’étais la seule Belge. Il y avait 2 filles Turques, 1 fille Marocaine et moi.

C’est avec ces filles que j’ai connu l’Islam. Je leurs ai posé beaucoup de questions. Et une de ces filles est devenue ma meilleure amie. Nous restions ensemble en dehors de l’école, j’allais chez elle. Et alors que je n’étais pas encore reconvertie je passais l’Aïd avec elle et toute sa famille.

Pendant 3 ans j’ai posé des questions, je suis allée à certains cours avec mon amie et j’ai beaucoup lu. Je me rappelle que le premier livre que j’ai lu était un petit cahier de la Mosquée ou mon amie faisait les cours. Il parlait du bon comportement avec les parents, du Ramadan et de la prière. D’ailleurs la première chose qui m’a touchée dans l’Islam est le respect des parents. J’étais dans l’âge de l’adolescence et donc pas du tout dans cet esprit avec mes parents. Mais soubhanallah, après la lecture de ce livre,  du jour au lendemain j’ai changé sans même le vouloir. J’ai commencé à écouter mes parents, à manger avec eux et j’ai arrêté de sortir avec mes amies de l’époque.

Ma mère, qui est toujours à la maison, a remarqué directement ce changement de comportement. Elle était ravie, mais n’a pas fait le lien directement avec l’Islam.

Je ne lui ai pas dit tout de suite que je m’intéressais à l’islam. Mais je me rappelle qu’à mes 16 ans j’ai demandé à ma mère de me faire de la viande Hallal. Au début elle n’était pas trop contente, mais ensuite elle me donnait l’argent afin que j’aille acheter la viande moi-même.

J’ai appris la sourate Al Fatiha à cette période, je l’écoutais au lieu d’écouter mes chansons et un jour je me suis rendue compte, à force, que je la connaissais par cœur. Durant un mois de ramadan, alors que je n’étais pas encore Musulmane, je suis allée chaque matin avec mon amie à l’école ou elle étudiait l’Islam, pour la lecture du Coran. Elle me montrait les versets dans le Coran pendant que le professeur faisait la lecture. Puis j’ai lu un petit livre qu’elle m’avait prêté sur la vie du Prophète (SAWS).

Ensuite à mes 18 ans environs me voilà prête. Tout ce que j’ai appris fait que je sais que l’Islam est la seule religion juste. Je connais d’ailleurs déjà la prière, entre autre. Il ne me manque plus que de prononcer la chahada devant témoins car mon cœur, lui, est déjà soumis à Allah à cette époque.

Je demande donc à mon amie de m’aider, afin que je puisse faire la chahada, et  je souhaite qu’elle soit là aussi comme témoin car elle est là depuis le début.

Je suis donc allée chez une femme où nous étions environs six femmes, j’ai prononcé la chahada puis nous avons prié ensemble.

Le jour même je l’ai annoncé à mes parents. J’avais peur de leur réaction, mais quand je leur ai dit ils m’ont répondu « oui, ça fait longtemps qu’on le sait ». Je leur ai donc expliqué qu’en ce jour je viens de faire la chahada et que c’est donc à partir de ce jour que je suis officiellement Musulmane. Même si seulement  un an après je suis allée au centre Islamique de Bruxelles afin d’avoir l’attestation de reconversion.

Quelques mois plus tard, j’ai fais la rencontre d’une fille marocaine qui m’a beaucoup facilité, machallah. Elle m’a présenté à sa famille qui est très vite devenue ma 2ème famille. J’allais chaque vendredi chez elle et nous allions ensemble à la Mosquée. J’ai passé beaucoup de temps chez elle, sa maman nous racontait des histoires d’Islam.

Nous avons créé un petit groupe de femmes et avions une prof qui nous enseignait les bases de l’Islam.

J’ai appris l’alphabet et puis à lire l’arabe à la Mosquée.

Concernant les changements dans mon entourage je dirais que mes parents sont devenus plus tolérants. Bien qu’ils restent sur leurs positions, ils acceptent mon choix, al hamdoulillah. J’ai eu beaucoup de chance car mes parents font attention à acheter la viande dans une boucherie Hallal quand je vais manger. Quand j’ai décidé de mettre mon hijab (le voile) ça a été dur au début pour eux. Mais ils ont vite accepté le changement après m’avoir posé la question du pourquoi je mettais le foulard.

Aujourd’hui je n’ai pas terminé mon cheminement et il ne se finira jamais,  car nous avons toujours à apprendre. J’aimerais approfondir mes connaissances, je réfléchis d’ailleurs à prendre des cours dans un institut sur Bruxelles ou en ligne sur internet.

Voilà en gros mon parcours, ce n’était pas évident de se raconter mais j’ai beaucoup aimé le faire.

Noémie – septembre 2020